Alliance lors d'un mariage à Montpellier

Après le mariage, un bébé ? Peut-être pas tout de suite…

« Alors, un bébé pour quand ? » Cette phrase, devenue presque incontournable dès le « oui » prononcé, me fait presque grincer des dents. Vous êtes mariée, donc la prochaine étape doit forcément être la maternité, non ? Non, et encore non.

J’ai 28 ans et chaque fois que quelqu’un me pose cette question, j’ai cette image qui me traverse l’esprit : celle d’un horizon serein où je m’imagine, non pas dans une crèche ou au parc, mais bien en train de vivre pleinement ma liberté. Non, ce n’est pas égoïste. C’est juste une période de ma vie où je ne ressens pas le besoin de passer à l’étape suivante, celle de la parentalité.

Pourtant, autour de moi, celles qui sont déjà mères me lancent des avertissements. « Profite bien de ta vie avant de te lancer », me dit une amie, l’air fatigué mais lucide. Elle a trois enfants, tous plus bruyants et intrépides les uns que les autres. Et derrière ses rires et ses anecdotes de « petits monstres » se cache souvent une lassitude que je lis entre les lignes de ses paroles. Un de mes amis m’a confié, avec une pointe d’humour noir : « Si tu en fais plus de deux, tu perds le contrôle. Et crois-moi, tu vas le regretter ! ». Même s’il le dit en plaisantant, je ne peux m’empêcher de me demander : est-ce que cette parole cache une vérité que je ne suis pas encore prête à entendre ?

Il y a quelques mois, ma voisine, après quelques verres de vin, m’a dit d’un ton presque solennel : « Si tu fais des enfants, fais-en un seul. Crois-moi, tu verras, c’est bien suffisant. » Cette phrase m’a laissée sans voix. Comme si un enfant était une sorte de poids qu’il fallait bien choisir de porter ou non. « Un seul, et tu t’en sortiras mieux », m’a-t-elle dit. Mais entre les câlins et les rires, la réalité est bien plus complexe. J’ai vu des amies sombrer dans la fatigue, accumuler les nuits blanches, gérer les maladies qui s’enchaînent, les urgences médicales, les crises de l’adolescence. C’est un vrai travail de longue haleine.

Et puis, bien sûr, il y a eu ce week-end catastrophique où ma belle-sœur est venue avec ses deux filles. L’une a passé la journée à se gratter la tête, et l’autre a réussi à nous refiler un joli rhume. Résultat : trois lessives et une boîte de médicaments vide. Ce n’était pas vraiment le genre d’expérience que j’espérais pour me convaincre de l’urgence d’avoir un enfant. Non, j’ai eu d’autres priorités, comme reprendre des forces après cette petite « épidémie familiale » et réfléchir à ma propre vie avant d’ajouter une nouvelle responsabilité.

Alors, pourquoi ne pas profiter de cette liberté que nous avons à 28 ans ? Pourquoi ce besoin constant de suivre le rythme imposé par la société ? Le mariage n’est pas une étape qui doit systématiquement mener à la naissance d’un enfant. Le fait d’être mariée ne doit pas obligatoirement rimer avec parentalité. Nous vivons dans une époque où chacun fait son chemin, souvent à son propre rythme. Et ce n’est pas parce que d’autres ont décidé d’avoir un bébé à 25 ans que je dois absolument suivre cette voie.

Je sais que l’instinct maternel, pour certaines, peut être immédiat. Pour d’autres, il arrive plus tard. Mais pour moi, à ce jour, il n’est tout simplement pas là. Et je ne vais pas forcer les choses. Il y a aussi la question de la patience. Le temps que cela prend, la gestion des imprévus, le sacrifice d’une liberté que je ne suis pas encore prête à abandonner. Chaque chose en son temps, et pour l’instant, je préfère profiter de la vie, de mon travail et des petits bonheurs quotidiens.

Un bébé, c’est une immense responsabilité. Ce n’est pas une simple étape à franchir après le mariage. C’est un engagement profond, et je veux être prête. Peut-être que dans quelques années, je me sentirai prête à franchir ce cap. Peut-être que ce sera dans cinq ou dix ans. Mais ce que je sais, c’est que je ne vais pas céder à la pression sociale. Je suis encore jeune, ma vie est encore devant moi, et je préfère attendre d’être totalement épanouie avant de me lancer dans cette nouvelle aventure.

Alors non, pas tout de suite. Peut-être un jour, mais pour l’instant, je profite de ma liberté et de mon mariage avant de m’aventurer dans ce grand bouleversement qu’est la parentalité.

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